Production de renseignement criminel à partir de messages électroniques frauduleux Nicolas Seriot 12ème colloque de l'Association Internationale des Criminologues de langue Française Université de Fribourg Une bonne partie des messages électroniques non sollicités qui inondent nos boîtes aux lettres (spam) sont frauduleux. Des personnes sont régulièrement victimes d'escroqueries, peuvent être amenés à acheter des contrefaçons ou à participer à un schéma de blanchiment. Ces messages constituent toutefois une matière première de premier choix pour l'analyste criminel qui doit enquêter sur ces fraudes. En effet, comme l'ont montré de précédents travaux, il est possible de produire du renseignement criminel en appliquant certains principes de criminalistique tels que l'étude des traces et la recherche de cas similaires. Face à de grandes masses de données, la contribution des traitements automatiques se pose. En effet, ces traitements sont certes nécessaires mais, pour que le renseignement puisse être disséminé efficacement, ils doivent être reproductibles et rester le plus neutres possible. Ils doivent aussi tenir compte du fait que de nombreuses traces sont aisément falsifiables. Dans ce cadre, nous proposons quelques approches nouvelles, comme notamment la recherche de textes similaires. Nous étudions aussi les techniques de classification. Trois cas d'analyse criminelle effectués sur des données réelles, l'un tactique et les deux autres stratégiques, viennent démontrer la pertinence des approches proposées. Cette recherche s'inscrit en marge du projet ISCIA (Internet System for Criminal Intelligence Analysis). Elle a fait l'objet d'un travail de Master à l'ILCE (Institut de Lutte contre la Criminalité Économique) de Neuchâtel.